Rénovation énergétique : jackpot immobilier ou gouffre financier ?

Entre les obligations réglementaires qui s’intensifient, la hausse des coûts de l’énergie, l’évolution des taux et les attentes du marché, la question n’est plus de savoir si l’on doit rénover… mais à quel prix et avec quel retour sur investissement. En d’autres termes, rénover reste-t-il synonyme de valoriser.

Des obligations croissantes, un coût non négligeable

Les réglementations se durcissent, imposant des améliorations énergétiques de plus en plus strictes pour les bâtiments résidentiels et tertiaires. D’ici 2034, les logements les plus énergivores seront progressivement interdits à la location, et les propriétaires devront engager des travaux pour rester en conformité.

Mais à quel prix ? Le coût des rénovations énergétiques varie entre 100 et 800 €/m², selon l’ampleur des travaux. En moyenne par exemple :

Type de travaux

Coût estimé (€ / m²)

Ravalement avec isolation thermique extérieure

150 et 250 €/m²

Remplacement des fenêtres

400 à 800 € par unité

Changement de système de chauffage (PAC, chaudière haute performance…)

3 000 et 20 000 € par lot dans un immeuble

Si ces montants peuvent sembler élevés, ils doivent être mis en perspective avec les bénéfices à long terme, et qui sont de plusieurs ordres.

Une valorisation des biens… mais sous conditions

Est-ce que ces investissements se traduisent par une plus-value ? Oui, mais pas systématiquement.

Selon l’ADEME, un bien rénové énergétiquement peut voir sa valeur augmenter en moyenne de 5 à… 50 %, surtout dans les zones où l’immobilier est tendu. En revanche, dans certaines régions où le prix du m² est bas, le retour sur investissement est moins évident.

Autre facteur clé : tous les travaux ne se valent pas. L’isolation thermique améliore le classement DPE et valorise le bien sur le marché, tandis que les équipements (pompe à chaleur, GTB…) permettent un amortissement plus rapide grâce aux économies d’énergie générées.

Selon le Conseil Supérieur du Notariat, l’impact de l’étiquette énergétique sur les prix a progressé en moyenne de 19% pour les appartements et 21% pour les maisons en 2024. Cependant, toutes les régions ne sont pas égales. En Nouvelle-Aquitaine, une maison BBC vaut 51% de plus qu’une passoire thermique alors que l’écart entre ces deux types de bien est seulement de 18% en Île-de-France.

Un impact direct sur les charges, le confort et la compétitivité du bien

Jusqu’à 50 % d’économies d’énergie, c’est ce que permettent certains travaux bien ciblés. La rénovation énergétique ne se limite pas à une mise en conformité, elle améliore aussi le confort thermique des occupants et réduit les factures énergétiques.

En entreprise, un bâtiment performant entraîne aussi des bénéfices indirects : image de marque renforcée, attractivité pour les salariés, et parfois même des certifications (HQE, BREEAM, etc.) qui augmentent la valeur du patrimoine.

Les biens deviennent plus compétitifs et l’impact se retrouve naturellement sur le taux de vacances et le loyer des actifs, ce qui est un argument majeur des acteurs de la certification.

Un impact direct sur les charges, le confort et la compétitivité du bien

Faut-il investir dans la rénovation énergétique ? La réponse dépend de chaque projet, mais une chose est sûre : les décisions doivent être prises avec une vision stratégique. Une étude approfondie permet d’identifier les meilleures solutions pour optimiser son budget et maximiser la valorisation du bien. L’ensemble des critères doit être intégré dans la décision : impact sur la compétitivité du bien via la baisse des charges et l’amélioration du confort, augmentation de la valeur du bien et de sa liquidité.

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Sources et méthodologie

Les données présentées dans cet article sont issues de l’ADEME, du CSTB et d’études de marché sur la rénovation énergétique en France. Les chiffres sur les coûts et les gains énergétiques sont également basés sur les retours terrain de projets accompagnés par les équipes de Greenta.

📌 Pour aller plus loin, des outils d’évaluation comme ceux de l’ADEME permettent d’estimer l’impact énergétique des travaux envisagés : https://www.ademe.fr/les-defis-de-la-transition/batiments/

📌 Bilan 2024 du Conseil Supérieur du Notariat : https://www.notaires.fr/fr/actualites/bilan-immobilier-de-lannee-2024
📌 Chaque projet étant unique, un audit détaillé reste le meilleur moyen d’optimiser ses choix et de maximiser son retour sur investissement.